Jeannette Bougrab, universitaire, fille d'ouvrier harki, ancienne présidente de la HALDE (Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l'Egalité) et désormais secrétaire d'Etat à la jeunesse et à la vie associative, était mardi soir l'invitée de la "radio jeune" Fun Radio pour draguer la jeunesse (du moins une certaine jeunesse, celle qui écoute Fun Radio).
D'entrée de jeu, elle déclare qu'elle veut parler directement et ne pas faire compliqué, et invite les auditeurs à l'appeler par son charmant prénom. En clair, elle annonce qu'elle veut faire du populisme, consistant à dire aux auditeurs ce qu'ils ont envie d'entendre, plutôt que d'avoir à tenir un discours politique cohérent.
Elle tiendra sa promesse tout au long de l'émission en annonçant à deux jeunes, Mathieu et Nabil, qu'elle allait se servir de son influence pour leur trouver un job !
Cette secrétaire d'Etat a une bien drôle de vision de la méritocratie républicaine, qui il est vrai n'existe pas vraiment. Partout, dans le privé comme dans le public (il parait que dans la fonction publique territoriale notamment, on ne compte plus les pistonnés incapables et "fils de" nommés directement - sans concours - à des hauts postes grassement rémunérés), le piston (plus joliment dénommé 'réseau") joue un rôle primordial.
On ne soulignera jamais assez la bassesse du discours public et politique, qui de tous temps n'a de toute façon jamais volé bien haut. Il est certes plus facile pour draguer les djeun's de leur dire qu'on va faire marcher le piston pour leur trouver un boulot plutôt que de leur expliquer façon Socialisme&Souveraineté qu'une économie plus libre et plus collective serait susceptible de faire reculer le chômage des jeunes. Les discours construits ne passent pas bien dans les médias et auprès des jeunes, et cela Jeannette comme tous les professionnels de la politique champions de la démagogie l'ont parfaitement compris depuis belle lurette.