En ce tout début d’année, relevons les vœux de Nicolas Sarkozy du 31 Décembre. Pas parce qu’ils seraient spécialement intéressants, pertinents et éclairants en les prenant au premier degré. Mais plutôt par une révélation en creux au sujet de l’euro et de l’Union Européenne.
Après avoir réécrit l’Histoire en prétendant que la réforme des retraites s’était passée « sans violences » ni « blocages » (dans quel pays était-t-il en Octobre dernier ?), et que la majorité des français l’admettait comme « inéluctable » (en déni complet des faits là encore…), Sarkozy nous lâche quelques paroles plus intéressantes.
Fait rare dans des exercices censés être conciliateurs que sont les vœux, Sarkozy s’en est pris directement à des adversaires : ceux qui veulent le retour au franc. En martelant d’abord que l’Union Européenne nous aurait « protégés », puis que la fin de l’euro serait « la fin de l’Europe » (et alors ?), que « l’isolement de la France serait une folie » (que nous étions fous avant 1999 et 1992 plus encore !), et que les « soixante ans » de construction européenne ont apporté « la paix et la fraternité sur notre continent » (mais oui, mais oui, relisez donc le troisième numéro de Socialisme & Souveraineté)…Et de conclure que « l’Europe est essentielle pour notre avenir, notre identité, nos valeurs ».
Que Nicolas Sarkozy soit amené à évoquer les anti-euros et anti-UE, camp que nos éditorialistes avaient déjà condamné à moultes reprises aux oubliettes de l’Histoire, en dit long sur l’inquiétude des européïstes. Comme David Desgouilles, nous pouvons remercier notre président d’avoir ainsi fourni une publicité inespérée à nos idées. Et nous appelons nos lecteurs à relire le troisième numéro de notre journal.