Pendant que la population et les médias ont les yeux rivés vers la Coupe Du monde en Afrique du Sud, les putschistes Thaïlandais arrivés au gouvernement en 2006 par un coup d’état militaire continuent leur processus pour passé à un régime dictatorial. En effet, depuis leur montée au pouvoir les putschistes ont censuré tous les médias d'opposition : télévision, radios, journaux et 60 000 sites internet et ignoré les différents suffrages populaires (1).
De ces diverses lois liberticides et réduisant la liberté d’expression née forcément une opposition. Cette opposition s’est cristallisée par un mouvement d’ensemble et majoritaire : les Chemises Rouges. Ce mouvement démocratique a réclamé, par un ensemble de manifestations, la démission du Gouvernement et la dissolution du Parlement. Malheureusement, voyant l’opposition grandir de jour en jour, le gouvernement a étouffé le chaos social et les revendications populaires en déployant l’armée qui a obtenu l’autorisation d’utiliser des balles réelles contre les manifestants. Le Bilan de ces interventions est lourd, en effet officiellement il y aurait moins de 90 morts et 1900 blessés. Officieusement les rumeurs tournent vers des centaines de morts.
Suite aux répressions meurtrières, les chemises rouges ont donc décidé de stopper les manifestations pacifistes pour limiter les massacres. Tout aurait put s’arrêter là donc mais le gouvernement a franchit un cap important dans l’horreur en décidant de traquer les opposants encore en vie après ce premier nettoyage effectué dans les rues quelques semaines auparavant. En effet, en plus d’avoir décidé de détenir les chemises rouges et autres opposants dans de véritables camps de concentration (voir photo), le gouvernement a décidé de continuer à supprimer physiquement les opposants au régime. Ainsi dans la nuit de mercredi à Jeudi, un leader des chemises rouges a été exécuté froidement par des hommes de main car il n’avait pas répondu à une convocation qui l’ordonna de se rendre au camp militaire de Suranaree le 2 mai dernier. Cet événement n’est pas isolé et va avoir tendance à se répéter car l’état d’urgence n’est toujours pas levé, il est en vigueur depuis le 7 avril dans 24 des 76 provinces de Thaïlande et a permis à la police et à l'armée d'étouffer toute opposition.
Les médias Occidentaux et Français entre autre ont une grande part de responsabilité dans ce massacre, en effet il est assez affligeant de constater que lors des rares secondes consacrées à ce sujet les images montrées et commentées montrent systématiquement des affrontements violents qui ne traduisent en aucun le malaise social responsable de ceci. Inutile également de préciser qu’aucunes images ou vidéos des différentes tortures dont subissent les opposants ne sont montrés. Une fois de plus, en fermant les yeux et en triant l’information pour le compte de certains intérêts, les médias se placent aux cotés du gouvernement terroriste, aux cotés des propriétaires du capital, aux côtés de la minorité exploitant la majorité (2).
C’est pourquoi Socialisme et Souveraineté condamne avec la plus grande fermeté les actions menées par le gouvernement Thaïlandais ainsi que le silence exercé sur cette crise par la plupart des partis politiques (seul le NPA et le Front National ont condamné les actions). Nous appelons l’ensemble des individus à consulter et relayer ce groupe Facebook qui est une source d’information précieuse :
(1) En 2007 par exemple, le parti PPP (pouvoir du peuple) a remporté les élections mais ces résultats ont été ignorés car le PPP est un parti d’opposition qui était favorable à la démocratisation du régime.
(2) Je vous invite à lire le livre de Giles Ji Ungpakorn " Un coup d'Etat pour les riches " qui permet de constater que le putsh du 19 septembre a été organisé et est favorable aux politiciens Libéraux, aux dirigeants d'affaires , à l'élite civil et millitaire et en aucun cas à la classe populaire composée essentiellement de paysans .
Pierre