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11 décembre 2010 6 11 /12 /décembre /2010 19:41

Hier, François Bayrou donnait un entretien au Figaro, dans lequel il a ré-assené la ligne de défense des partisans de la monnaie unique :

 

- pour lutter contre la crise des dettes publiques européennes (Grèce, Irlande, Portugal, en attendant le suivant...), il demande la création d'emprunts européens ;

 

- permettre à la Banque Centrale Européenne de prêter directement aux états, non pas pour envisager la suppression des intérêts à verser aux personnes privées (physiques ou morales), intérêts que l'état français s'est imposé à lui-même par son recours à l'emprunt sur les marchés obligataires, mais pour qu'un gouvernement économique européen puisse imposer ses critères de gestion aux états;

 

- ne surtout pas abandonner l'euro, car notre dette publique est libellée en euros, donc le retour au franc (qui serait sans doute dévalué) signifierait l'accroissement net de la dette, et une forte hausse des intérêts.

 

Bref: toujours plus de négation des souverainetés nationales, et une prise en charge des emprunts par la BCE (ce qui est d'ailleurs déjà entamé). Non pas pour supprimer le versement illégitime des intérêts à des personnes privées sur des dettes que les états auraient pu prendre auprès de leurs banques centrales s'ils avaient conservé leur monnaie. Mais juste pour stabiliser les dettes et que les états continuent à payer ces intérêts.


   Et toujours la même défense de l'euro, en se basant sur une menace ponctuelle (la hausse des dettes du fait de la sortie de l'euro et de la dévaluation du franc) au mépris des contraintes que l'euro nous impose en permanence (monnaie trop chère par rapport au monde non-européen, et favorisant les importations allemandes en France). Sans parler de l'incitation à l'emprunt que les intérêts bas générés par la monnaie unique a occasionné, et dont on voit les conséquences en Irlande, en Grèce, au Portugal... Avec de belles entourloupes au passage : Bayrou promet qu'en cas de sortie de l'euro, les taux d'intérêts sur la dette passeraient à 9 ou 10%, obligeant notre service de la dette à passer de 45 à 145 milliards d'euros ! En oubliant que cette montée des taux s'appliquerait essentiellement aux nouveaux emprunts, ainsi qu'aux emprunts que l'état renouvelle périodiquement (c'est-à-dire pas toute la dette, puisque les obligations d'état courent sur plusieurs années, voire décennies). Pendant les années nécessaires au renouvellement du stock d'obligations de l'Etat, celui-ci, s'il recouvre sa liberté de création monétaire, pourra racheter les capitaux et les réduire au niveau d'intérêt réel minimum.

 

  En plus de cela, la France peut limiter le risque de dévaluation du franc et d'explosion de la dette lors de la recréation de la monnaie française en prenant plusieurs années préparatoires :

 

   - pour diminuer son déficit extérieur (par exemple en testant un nouveau système économique, même à l'échelle régionale);

 

   - pour diminuer ses déficits publics, en supprimant des dépenses publiques inutiles et en réduisant ses subventions aux entreprises; mais cela ne supprimera pas pour autant la nécessité de sortir de l'euro;

 

  - en proposant des échanges de titres entre détenteurs non-residents d'obligations publiques françaises, et détenteurs français de titres étrangers. Les résidents récupèreraient des titres de l'Etat français, qui seraient convertis en francs à raison de 1 euro = 1 franc lors de la sortie de l'euro, quitte à leur promettre un taux d'intérêt légèrement supérieur, et ce jusqu'à ce que l'Etat rachète leurs obligations. Et ce afin que la proportion de dette publique détenue par des non-résidents (70% actuellement pour la France) diminue.

 

   La position des partisans de l'euro ressemble au discours d'un terroriste qui, après vous avoir séquestré et maltraité, vous informe que si vous tentez de vous enfuir, une mine vous attendra sur votre passage, déposée par ses soins.

 

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commentaires

N
<br /> <br /> Il y en a un autre! Manuel Valls a déclaré chez Arlette Chabot qu'on avait besoin de plus d'Europe et que l'euro était une bonne chose. Sans compter Alain Duhamel qui a tenté (vainement) de faire<br /> dire à Marine Le Pen que la sortie de l'euro entraînerait une catastrophe (que dis-je? La fin du monde...).<br /> <br /> <br /> On a changé de monnaie une fois, on peut bien le refaire...<br /> <br /> <br /> <br />
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