Le soulèvement populaire tunisien, ayant pris son ampleur actuelle après le suicide d'un jeune commerçant privé de son activité par les agents du régime, et après plusieurs semaines et une répression ayant fait plus d'une soixantaine de morts, semble avoir marqué l'essai aujourd'hui. Le dictateur Ben Ali, au pouvoir depuis 1987 en ayant déposé Bourguiba, a d'abord déclaré la fin de la censure, a finalement quitté la Tunisie. Sa destination est encore inconnue. Des rumeurs ont fait état de son arrivée à Paris, où la présence de plusieurs de ses proches a été avancée par Le Monde, mais aucune certitude concernant celle du despote tunisien lui-même. Le gouvernement français a d'ailleurs officiellement refusé sa venue.
A Tunis, des manifestations auraient célébré le discours du dictateur, manifestations dont la spontaneité semble toute relative... Du côté de l'insurrection, l'appel à la prolongation de la lutte est lancé, refusant l'intérim du premier ministre Mohammed Ghannouchi, et exigeant un gouvernement provisoire en vue d'une Tunisie démocratique.
Socialisme & Souveraineté espère que le départ de Ben Ali ne sera pas une mauvaise reprise de l'exil temporaire de De Gaulle à Baden Baden en 1968 (bien que la situation du régime et sa nature soient fort peu comparables avec celles de la Vème République en 1968). Et que ces journées historiques ne seront pas l'occasion d'un remplacement d'un régime autocratique par un autre comme le connut la Pologne en 1970 après un pareil réveil populaire.
Addendum : ce matin du 15 Janvier, nous avons appris que Ben Ali se serait réfugié en Arabie Saoudite. La situation est toujours très incertaine en Tunisie.
Addendum 2 : C'est bien la fin pour Ben Ali. De nouvelles élections présidentielles seront organisées dans un temps proche. Reste à éviter un vote volé...