Une jeune nomade française nommée Clotilde Reiss est actuellement jugée en Iran où elle est soupçonnée d'espionnage.
Evidemment, le grand diplomate Bernard Kouchner condamne ce procès en des termes très forts en déclarant que l'accusée est innocente. D'ailleurs, des gros malins expliquent sérieusement qu'elle n'a pas l'air d'une espionne, ignorant sans doute qu'un bon espion est celui qui sait se faire passer pour Monsieur ou Madame tout le monde, et qu'un espion qui a une gueule d'espion est par définition un mauvais espion.
Sans juger de la culpabilité ou de l'innocence de Clotilde Reiss (je laisse les tribunaux iraniens souverains trancher sur ce sujet), il convient de nuancer les propos quasi-guerriers des Sarkozy, Kouchner et des médias bourgeois aux ordres qui voient dans ce procès une preuve que le régime iranien serait aux abois. En effet, certains faits font que nous pouvons nous poser des questions sur les activités de cette étudiante française un brin bobo qui n'est peut-être pas si blanche qui n'y parait (elle a d'ailleurs deja avoué certaines de ses fautes et s'est excusée en conséquence).
Nous savons avec certitude que son père travaille au Commissariat à l'Energie Atomique et qu'elle y a fait un stage. Nous savons aussi que sa mère est dans l'armée française. Clotilde Reiss, qui a suivi des études dans les sciences humaines, s'est inscrite en Iran non pas dans une université de sciences humaines mais dans une université technologique à Ispahan, ville à proximité de laquelle est située une centrale nucléaire où est enrichi l'uranium.
Ces quelques éléments, sans compter son aveu sur la remise d'un rapport sur le programme nucléaire iranien à l'attaché scientifique de l'ambassade de France, rendent les propos des Sarkozy et Kouchner quelque peu caducs.
Des Sarkozy et Kouchner qui par leurs propos bellicistes irresponsables contribuent à alimenter des sentiments anti-français dans le monde et à mettre en danger la vie des citoyens français.