23 août 2007
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Des centaines de Parisiens armés de cabas et de parapluies se sont pressés jeudi matin place de la Bastille, profitant de la vente de fruits et légumes au "juste prix" organisée par le syndicat agricole Modef (à ne pas confondre avec le MEDEF) pour protester contre les marges "abusives" de la grande distribution.
Bravant le mauvais temps, ils ont fait une heure de queue pour des tomates à 1,5 euro le kilo, des prunes à 1,30 euro ou des nectarines à 2 euros proposées par ce petit syndicat proche du Parti communiste, qui a apporté 60 tonnes de fruits et légumes du Lot-et-Garonne jusqu'en région parisienne.
Beaucoup profitent de l'aubaine pour faire des réserves: Andrée, retraitée qui habite le quartier, en a "bien 20 kilos" dans son cabas à roulette, "de quoi nourrir toute une famille de l'entrée au dessert".
Mais l'opération, organisée depuis huit ans, vise surtout à dénoncer "la situation de crise que subissent les producteurs, qui doivent vendre sous les prix rémunérateurs", parce que "si ça continue comme ça, on va disparaître", explique Raymond Girardi, secrétaire général du Modef.
Avec les autres militants, il a quitté le Sud-Ouest mercredi soir et fait la route de nuit afin de "rencontrer les consommateurs pour établir un combat commun contre la grande distribution, qui fait des marges abusives".
Eric, agriculteur à Marmande, explique qu'il doit vendre ses concombres 20 centimes alors qu'ils sont revendus un euro pièce au supermarché. Pourtant, ils lui reviennent à 45 centimes: "On est la seule profession autorisée à vendre à perte", se désole-t-il.
Autre problème pour les agriculteurs: l'importation. "Si on refuse de vendre nos tomates à 50 centimes le kilo, ils les font venir du Maroc ou de Pologne", dit M. Girardi.
Un message bien reçu par les consommateurs: Maude, venue du Bourget (Seine-Saint-Denis) faire le plein de melons, pommes et tomates, veut acheter "ce qui vient de France", parce "qu'on sait que ce sont des bons produits". Elle est plus dubitative sur la qualité des produits espagnols, qui "ont voyagé".
«Nous voulons montrer aux consommateurs le prix qu'ils devraient payer dans les grandes surfaces pour leur fruits et légumes si les marges pratiquées étaient normales», explique Raymond Girardi, secrétaire général du Modef et exploitant près de Marmande. Et pour le syndicat, «marge normale» signifie 1,5, voire 1,7 fois le prix acheté au producteur. «Il faut faire la vérité sur les prix, ou c'est toute la filière qui risque de disparaître, renchérit Jacques Daguenet, du Parti communiste. Aujourd'hui, la grande distribution achète 50 centimes d'euros aux producteurs des tomates qui leurs reviennent à 80 centimes. Ce n'est plus tenable, il faut remettre à plat tout le circuit de distribution, des producteurs aux consommateurs.»
En matière de vie trop chère, lesdits consommateurs présents sur le stand s'y connaissent et ont tous leur mot à dire. Ils en sont convaincus, «les revendeurs s'en mettent plein les poches». Autre grand coupable désigné, l'euro : «Je travaillais chez Leader Price au moment du passage à l'euro, explique Sandrine, venue avec sa fille, étudiante. Et je peux vous dire que j'ai dû faire quatre ou cinq augmentations de prix juste avant le changement de monnaie.» Sa voisine de marché, retraitée et qui n'a pas hésité à traverser Paris en métro pour la vente, dénonce pêle-mêle «l'euro, les salaires, les grands magasins.»
Produisons français, achetons français, combattons les pratiques de la grande distribution, sortons de l'euro.
Bravant le mauvais temps, ils ont fait une heure de queue pour des tomates à 1,5 euro le kilo, des prunes à 1,30 euro ou des nectarines à 2 euros proposées par ce petit syndicat proche du Parti communiste, qui a apporté 60 tonnes de fruits et légumes du Lot-et-Garonne jusqu'en région parisienne.
Beaucoup profitent de l'aubaine pour faire des réserves: Andrée, retraitée qui habite le quartier, en a "bien 20 kilos" dans son cabas à roulette, "de quoi nourrir toute une famille de l'entrée au dessert".
Mais l'opération, organisée depuis huit ans, vise surtout à dénoncer "la situation de crise que subissent les producteurs, qui doivent vendre sous les prix rémunérateurs", parce que "si ça continue comme ça, on va disparaître", explique Raymond Girardi, secrétaire général du Modef.
Avec les autres militants, il a quitté le Sud-Ouest mercredi soir et fait la route de nuit afin de "rencontrer les consommateurs pour établir un combat commun contre la grande distribution, qui fait des marges abusives".
Eric, agriculteur à Marmande, explique qu'il doit vendre ses concombres 20 centimes alors qu'ils sont revendus un euro pièce au supermarché. Pourtant, ils lui reviennent à 45 centimes: "On est la seule profession autorisée à vendre à perte", se désole-t-il.
Autre problème pour les agriculteurs: l'importation. "Si on refuse de vendre nos tomates à 50 centimes le kilo, ils les font venir du Maroc ou de Pologne", dit M. Girardi.
Un message bien reçu par les consommateurs: Maude, venue du Bourget (Seine-Saint-Denis) faire le plein de melons, pommes et tomates, veut acheter "ce qui vient de France", parce "qu'on sait que ce sont des bons produits". Elle est plus dubitative sur la qualité des produits espagnols, qui "ont voyagé".
«Nous voulons montrer aux consommateurs le prix qu'ils devraient payer dans les grandes surfaces pour leur fruits et légumes si les marges pratiquées étaient normales», explique Raymond Girardi, secrétaire général du Modef et exploitant près de Marmande. Et pour le syndicat, «marge normale» signifie 1,5, voire 1,7 fois le prix acheté au producteur. «Il faut faire la vérité sur les prix, ou c'est toute la filière qui risque de disparaître, renchérit Jacques Daguenet, du Parti communiste. Aujourd'hui, la grande distribution achète 50 centimes d'euros aux producteurs des tomates qui leurs reviennent à 80 centimes. Ce n'est plus tenable, il faut remettre à plat tout le circuit de distribution, des producteurs aux consommateurs.»
En matière de vie trop chère, lesdits consommateurs présents sur le stand s'y connaissent et ont tous leur mot à dire. Ils en sont convaincus, «les revendeurs s'en mettent plein les poches». Autre grand coupable désigné, l'euro : «Je travaillais chez Leader Price au moment du passage à l'euro, explique Sandrine, venue avec sa fille, étudiante. Et je peux vous dire que j'ai dû faire quatre ou cinq augmentations de prix juste avant le changement de monnaie.» Sa voisine de marché, retraitée et qui n'a pas hésité à traverser Paris en métro pour la vente, dénonce pêle-mêle «l'euro, les salaires, les grands magasins.»
Produisons français, achetons français, combattons les pratiques de la grande distribution, sortons de l'euro.