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22 juin 2007 5 22 /06 /juin /2007 05:14

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Dans plusieurs pays d’Europe, de plus en plus de voix s’élèvent pour demander la sortie de l’Euro. Des consultants financiers recommandent maintenant à leurs clients d’envisager sérieusement l’hypothèse. François Asselineau va encore plus loin en en déduisant qu’il n’y aurait pas "d’autre Europe" possible. Voici son analyse :

JC Trichet, président de la Banque Centrale Européenne, vient d’adresser une fin de non-recevoir à tous ceux qui prétendaient vouloir "améliorer le fonctionnement des institutions européennes".

Monsieur Trichet, élu par personne et dont le passage aux affaires se solde, à l’échelle de deux décennies, par une catastrophe économique et sociale à peu près sans précédent en France, a répondu avec une morgue d’Ancien Régime :"Je défendrai toujours férocement l’indépendance de notre institution". (Au passage, de quoi la BCE est-elle indépendante si ce n’est des élections et du suffrage universel ?)

La demande qui avait été formulée à la BCE par le Luxembourgeois Juncker au nom des ministres des Finances de la zone euro n’était pourtant pas bien méchante. Elle se limitait seulement à "suggérer" une "coopération plus étroite entre la BCE et le club des douze ministres des Finances de la zone euro sur l’évolution de la politique monétaire et économique". C’était vraiment le minimum minimorum. D’ailleurs, les douze ministres n’auraient pas pu tomber d’accord sur une autre demande car les économies de la zone euro sont de plus en plus divergentes et certains veulent une hausse des taux d’intérêt tandis que d’autres exigent une baisse ou un statu quo.

Mais même cette simple demande d’une concertation accrue a été rejetée par la BCE.

Voici donc une information qui devrait - en théorie - clouer le bec de tous les adeptes de la Pensée unique alter-européiste. Je veux parler de tous ces responsables et commentateurs politiques, à droite comme à gauche, qui se croient malins, originaux et audacieux d’affirmer en choeur qu’ils "sont bien sûr pour l’Europe mais pour une autre Europe", qu’ils sont "bien sûr pour l’euro mais pour un euro doté d’une meilleure gouvernance", etc., etc., etc.

Comme j’ai déjà eu l’occasion de l’expliquer un nombre incalculable de fois depuis des années, et encore une fois lors de ma conférence du 14 juin à la Sorbonne, faire ce genre de déclarations et se proclamer "pour une autre Europe" ne sert à rien d’autre qu’à maintenir nos concitoyens dans la confusion, leur faire croire à des chimères et les plonger dans l’imposture.

Car si l’Europe est comme elle est, c’est parce qu’elle NE PEUT PAS être autrement. La "construction européenne" est la résultante des forces antagonistes qui la traversent. Elle est la résultante d’intérêts nationaux irréductiblement différents. Elle est la résultante de l’inexistence d’un "peuple européen" - différence essentielle avec l’exemple américain que nos diplomates reprennent comme modèle de façon si naïve. Elle est la résultante des visées stratégiques de ceux qui ont inventé ce concept fumeux de "construction européenne".

Les Américains ont conçu ex nihilo la construction européenne et ont largement financé les mouvements et les responsables dits "européens" . Pourquoi ? Parce que les Américains ont compris, dès les années 40, que la construction européenne serait un SYSTÈME AUTOBLOQUANT, dont le seul "élément fédérateur" ne pourrait être que les États-Unis eux-mêmes, pour reprendre la si clairvoyante analyse de Charles de Gaulle dans sa Conférence de presse du 15 mai 1962. Conclusion

Nous y sommes : le système est devenu autobloquant. Trichet renvoie les ministres dans leurs buts et les États n’y peuvent rien car ils ont des intérêts diamétralement opposés. L’Irlande, par exemple, préfère de très loin laisser la bride sur le cou à Trichet et aux autres banquiers de la BCE plutôt que de renforcer le poids politique de la France sur la définition des taux d’intérêt. On peut le regretter mais c’est ainsi.

Quant à tous ceux qui militent pour une "autre Europe" et "un euro avec une meilleure gouvernance" , soit ce sont des rêveurs qui ne connaissent rien à la mécanique infernale de la construction européenne, soit ce sont des cyniques qui mentent délibérément aux Français pour leur extorquer leurs votes en sachant pertinemment qu’ils ne pourront ensuite tenir aucune de leurs promesses.

La seule solution s’impose : la RUPTURE, mais la vraie. La France doit rompre avec les discours gnan-gnan sur "une autre Europe" et la "meilleure gouvernance", tous ces discours foireux et sans conséquences qui font s’écrouler de rire les dirigeants atlantistes derrière les portes capitonnées de leurs bureaux, à Washington, Bruxelles ou Francfort.

La France doit reprendre sa liberté et son destin en mains. Cela commence par une décision fondamentale : la France doit décider souverainement de sortir immédiatement et unilatéralement de l’euro.

François Asselineau, de l'Union Populaire Républicaine (parti gaulliste)

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