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15 septembre 2007 6 15 /09 /septembre /2007 11:14
medef.gifDepuis 1990, nous assistons à une généralisation du travail précaire avec une augmentation de 130% du travail intérim et de 60% des CDD. Insuffisant pour Sarkozy et les requins du MEDEF.








Le MEDEF propose en effet la "mise en place d'un CDI conclu pour la réalisation d'un objet précis", qui prendrait fin une fois l'objectif réalisé.

En langage clair, c'est un CDD sans les avantages du CDD. C'est a dire que la personne se fait "embaucher" mais si elle n'atteint pas les objectifs, elle se fait virer.
Alors qu'un CDD a une date de fin de contrat, un peu comme les intérimaires (on sait quand on commence et quand on termine).

Le patron pourra dire a cette personne en "CDI" qu'il faut qu'elle atteigne ses objectifs et le jour ou il n'a plus besoin d'elle (baisse d'activité, délocalisation en Roumanie,.....), il pourra lui dire "désolé tes objectifs ne sont pas atteint, au revoir", le tout sans avoir besoin de faire de plans sociaux ou de chomage économique et au nom de la loi du marché, de la competitivité des prix, de la hausse du pétrole, des contraintes reglementaire trop importantes, des charges patronales........bref toutes les excuses rabachées par les capitalistes pour faire toujours plus d'argent.

Avant qu'ils ne suppriment les dimanches, les jours fériés et les congés payés, il serait grand temps de faire comprendre aux arrogants capitalistes que sans les travailleurs qu'ils exploitent (par l'extraction de la plus-value), ils ne seraient rien d'autre que des pauvres misérables sans le sou (le travail étant seul créateur de richesses).

Il serait grand temps également de se débarasser de l'ennemi du peuple Sarkozy qui - en échange de belles vacances gratuites pour sa gueule - mène une politique en faveur de ses amis milliardaires qui n'ont qu'une seule Patrie : l'argent !


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5 septembre 2007 3 05 /09 /septembre /2007 01:51
20070514.FIG000000231-3521-1.jpgDe retour de vacances aux USA chez ses amis milliardaires, Sarkozy a rendu visite à ses amis du Medef à l'occasion de leur université d'été.

Trahissant ses promesses de 2004 - époque où il expliquait en tant que ministre de l'économie qu'il n'y aurait pas de privatisation d'EDF et de GDF- l'ultra-libéral mondialiste Sarkozy a annoncé la liquidation de l'héritage gaullo-communiste avec la privatisation de GDF par sa fusion avec Suez d'ici 2008.

Par cette décision (largement dictée par l'Union Européenne), l'ultra-libéral mondialiste Sarkozy casse le service public, casse l'indépendance énergétique de la France et assure une proche explosion du prix du gaz (comme partout où le gaz a été privatisé).

Pour rappel, c'est le ministre communiste et ouvrier Marcel Paul qui a fait voter la loi de nationalisation de l'électricité et du gaz le 8 avril 1946 créant Électricité de France (EDF) et Gaz de France (GDF) : un grand serviteur de l'Etat français - issu des classes populaires - à coté duquel les ministres sarkozystes bourgeois nés avec une cuillère d'argent dans la bouche font figure de nains ridicules et de traitres à la Nation.
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1 septembre 2007 6 01 /09 /septembre /2007 11:09
Mariana.jpgEn cette époque de rentrée scolaire, je vais encore défendre une idée réactionnaire, catholique, passéiste,......celle du retour de l'uniforme à l'école.


Au nom de la liberté et de la différence


Imposer l'uniforme est autoritaire, totalitaire, c'est une grave atteinte à la liberté des jeunes qui ne sont pas des robots.

Les jeunes ont besoin de s'exprimer à travers leurs vêtements, de forger leur identité et de montrer leur différence. L'uniforme - en transformant l'ensemble des élèves en une armée de clones - ne permettra pas une telle expression.

Et.......je suis désolé mais je crois que j'ai deja fait le tour des maigres arguments des opposants à l'uniforme. Si jamais j'en ai oublié, laissez un message et nous en discuterons.


Bon sens, égalité et unité


En règle générale, nous pouvons remarquer que les enfants issus des classes populaires et qui ne peuvent pas (ou ne veulent pas) se livrer à la course aux marques qui crétinise les jeunes subissent des quolibets, des moqueries ou des insultes de leurs petits camarades. Imposer l'uniforme à l'école permettra d'en finir avec toute cette méchanceté gratuite qui est particulièrement présente chez les jeunes.

L'uniforme est de plus un symbole d'ordre, d'égalité et d'unité qui renforce la cohésion du corps social : pas de signe d'appartenance communautariste, pas de marque de clanisme, bref il n'y aura plus ni filles fardées comme des pétasses, ni garçons habillés comme des racailles. Un même uniforme pour les enfants de Neuilly, Sarcelles, Bayonne, Ajaccio, Strasbourg ou Brest, un même uniforme pour les enfants de médecins, d'instituteurs, d'ouvriers, de commercants ou de boursicoteurs traders (une profession qui est par ailleurs vouée à disparaitre).

Grace à l'uniforme, les enfants se soucieront moins de leur apparence et pourront donc se différencier autrement que par leur habit. Par exemple (pourquoi pas rêver ?) en pensant librement et donc en sortant de leur role de chien de Pavlov dans lequel ils excellent.

Avec l'uniforme à l'école, la vulgarité capitaliste n'aura plus droit de cité au sein des établissements scolaires. Vous n'êtes pas sans savoir que le "phénomène de foule" est très important chez les jeunes : à cause d'un manque évident d'esprit critique, les jeunes accordent une grande importance à la mode, c'est ainsi qu'un jeune qui porte des chaussures Nike contaminera tous ses petits camarades et après toute la cour de récréation s'habillera en Nike.......et là ce sont les firmes capitalistes qui se frottent les mains .


L'ultime argument


Mais je vais être honnête, j'ai oublié un argument d'importance des opposants à l'uniforme : si un gosse n'affiche pas ses marques dans ses fringues, il les affichera dans sa trousse, son agenda, ses stylos, son cartable, son portable,........Les arguments en faveur de l'uniforme sont ainsi détruits.......en apparence.

En apparence seulement car le retour de l'uniforme à l'école -évidemment payé par l'Etat - devra s'accompagner de la fourniture du matériel scolaire.

Au lieu de donner une prime de rentrée scolaire en début d'année - que les parents estiment souvent insuffisante car (il faut bien l'avouer) ils cèdent aux caprices de leurs enfants qu'ils ont fait rois et qui veulent encore et toujours de la marque - , on ne donnerai rien et en échange l'école s'engagerai à fournir gratuitement uniforme et matériel scolaire aux élèves. Plusieurs avantages : ceci reviendrait moins cher à l'Etat que le versement de primes de rentrée, les parents n'auront plus à faire face au stress des courses de rentrée, il n'y aura plus de risques de dépassement de budget,.....Il va sans dire que les téléphones portables ne feront pas parti du matériel scolaire fourni, ces appareils qui perturbent bien souvent les cours avec leurs sonneries intempestives n'ont rien à faire à l'école.


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23 août 2007 4 23 /08 /août /2007 13:59
06680811za0.jpgDes centaines de Parisiens armés de cabas et de parapluies se sont pressés jeudi matin place de la Bastille, profitant de la vente de fruits et légumes au "juste prix" organisée par le syndicat agricole Modef (à ne pas confondre avec le MEDEF) pour protester contre les marges "abusives" de la grande distribution.

Bravant le mauvais temps, ils ont fait une heure de queue pour des tomates à 1,5 euro le kilo, des prunes à 1,30 euro ou des nectarines à 2 euros proposées par ce petit syndicat proche du Parti communiste, qui a apporté 60 tonnes de fruits et légumes du Lot-et-Garonne jusqu'en région parisienne.

Beaucoup profitent de l'aubaine pour faire des réserves: Andrée, retraitée qui habite le quartier, en a "bien 20 kilos" dans son cabas à roulette, "de quoi nourrir toute une famille de l'entrée au dessert".

Mais l'opération, organisée depuis huit ans, vise surtout à dénoncer "la situation de crise que subissent les producteurs, qui doivent vendre sous les prix rémunérateurs", parce que "si ça continue comme ça, on va disparaître", explique Raymond Girardi, secrétaire général du Modef.

Avec les autres militants, il a quitté le Sud-Ouest mercredi soir et fait la route de nuit afin de "rencontrer les consommateurs pour établir un combat commun contre la grande distribution, qui fait des marges abusives".

Eric, agriculteur à Marmande, explique qu'il doit vendre ses concombres 20 centimes alors qu'ils sont revendus un euro pièce au supermarché. Pourtant, ils lui reviennent à 45 centimes: "On est la seule profession autorisée à vendre à perte", se désole-t-il.

Autre problème pour les agriculteurs: l'importation. "Si on refuse de vendre nos tomates à 50 centimes le kilo, ils les font venir du Maroc ou de Pologne", dit M. Girardi.

Un message bien reçu par les consommateurs: Maude, venue du Bourget (Seine-Saint-Denis) faire le plein de melons, pommes et tomates, veut acheter "ce qui vient de France", parce "qu'on sait que ce sont des bons produits". Elle est plus dubitative sur la qualité des produits espagnols, qui "ont voyagé".

«Nous voulons montrer aux consommateurs le prix qu'ils devraient payer dans les grandes surfaces pour leur fruits et légumes si les marges pratiquées étaient normales», explique Raymond Girardi, secrétaire général du Modef et exploitant près de Marmande. Et pour le syndicat, «marge normale» signifie 1,5, voire 1,7 fois le prix acheté au producteur. «Il faut faire la vérité sur les prix, ou c'est toute la filière qui risque de disparaître, renchérit Jacques Daguenet, du Parti communiste. Aujourd'hui, la grande distribution achète 50 centimes d'euros aux producteurs des tomates qui leurs reviennent à 80 centimes. Ce n'est plus tenable, il faut remettre à plat tout le circuit de distribution, des producteurs aux consommateurs.»

En matière de vie trop chère, lesdits consommateurs présents sur le stand s'y connaissent et ont tous leur mot à dire. Ils en sont convaincus, «les revendeurs s'en mettent plein les poches». Autre grand coupable désigné, l'euro : «Je travaillais chez Leader Price au moment du passage à l'euro, explique Sandrine, venue avec sa fille, étudiante. Et je peux vous dire que j'ai dû faire quatre ou cinq augmentations de prix juste avant le changement de monnaie.» Sa voisine de marché, retraitée et qui n'a pas hésité à traverser Paris en métro pour la vente, dénonce pêle-mêle «l'euro, les salaires, les grands magasins.»


Produisons français, achetons français, combattons les pratiques de la grande distribution, sortons de l'euro.
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20 août 2007 1 20 /08 /août /2007 11:15
logo-gl.gifLe bouclier fiscal passé de 60 à 50% permet aux pauvres riches maltraités par un impôt injuste ! ( sortez votre mouchoir) d'être remboursés. Ainsi, la petite fille du fondateur des Galeries Lafayette a reçu un chèque de 7 millions d'€, dépassement qui représente... 380 années de SMIC !

Voila ce que sont, pour l'américain ultra-libéral et ultra-capitaliste Sarkozy, les valeurs d'égalité des chances, de mérite et de travail qu'il a tant proné. Il est évident que celui qui est né dans une famille riche a beaucoup plus de mérite que celui qui est né dans une famille modeste !

Une chose me rassure, c'est que les riches auront beaucoup de mal à entrer dans le royaume des cieux (d'après Jésus Christ qui contrairement à Sarkozy préfére les pauvres aux riches, les faibles aux puissants).


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27 juillet 2007 5 27 /07 /juillet /2007 13:14

img-blog-260407-caissiere-copie-1.jpg

L'ancien conseiller de François Mitterrand, Jacques Attali, vient d'être nommé par Nicolas Sarkozy pour présider un groupe de réflexion consacré à la croissance. Il s'agit pour Jacques Attali et une quinzaine de personnes de déterminer ce qui ralentit l'économie française avec parmi les sujets de réflexion le travail le dimanche. La logique ultra-libérale de croissance va certainement conduire ce sinistre gouvernement à officialiser le travail le dimanche au détriment du bien-être social comme l'explique très bien Gérard Filoche.

 

Remplacer la civilisation du loisir par celle du chariot ?

Raffarin supprime un jour férié, Sarkozy veut nous faire travailler le dimanche.

Mais.... « Nous aurons nos dimanches » (J.-J. Goldmann)

Ah les beaux dimanches !... Pas toujours pour les vendeuses de la rue des Francs-Bourgeois et des rues voisines de la rue de Sévigné à la rue du Roi de Sicile. Ni pour les caissières des grandes surfaces. Celles de Virgin par exemple, qui a défrayé la chronique tout un été en ouvrant le dimanche. Ni pour les apprentis, ni pour les jeunes en contrats de qualification. Les salariés du petit commerce ont une très mauvaise convention collective, peu de syndiqués, peu de moyens de se défendre, et les salaires souvent les plus bas. Elles n’ont pas le choix, ces vendeuses. Elles sont parfois même embauchées pour ne travailler que le dimanche. “ C’est une bonne cause, dit l’employeur dans la presse, je sauve mon commerce, je fais mon meilleur chiffre d’affaires, je crée de l’emploi, on anime un quartier tout entier qui, sinon, serait “mort” le dimanche. ”

Quel apparent bon sens, n’est-ce pas ?
Bénéficiant d’une implantation dans un quartier touristique d’affluence exceptionnelle, le Marais, cet employeur demande une dérogation permanente pour faire travailler des salariés le dimanche. De son côté, Virgin “ anime ” aussi les Champs-Élysées, cela rapporte, et pas seulement les jours d’arrivée du Tour de France. Dans le débat, le petit employeur fait le jeu de la grande surface tout en se présentant comme un martyr de l’administration. En réalité, ce “ petit ” commerçant possède des boutiques sur la Côte d’Azur, à Tokyo, à Montréal, et emploie au total 120 salariés. Ou comment se faire de la publicité en prétendant combattre pour “ la liberté du commerce ” !

Combat douteux...
En 1993, le ministre Giraud, dans sa loi quinquennale, a fait passer le nombre de dimanches « autorisés » à ouverture annuelle de 3 à 5 par an.
Voilà le ministre Sarkozy qui veut faire passer de 5 à 10 dimanches...
C’est de la pure stupidité, ca ne fait pas un client en plus, pas un sou dépensé en plus, quand il n’y a pas d’argent, il n’y a pas d’argent, et les ventes ne pas extensibles quand le porte-monnaie ne l’est pas...
Toutes les études l’ont démontré, les ouvertures du dimanche n’augmentent pas la consommation mais risquent de créer du chômage : en effet, les petits commerçants ne peuvent « tenir le coup » des ouvertures le dimanche, ce sont les grandes surfaces qui l’emportent et leur prennent leurs clients... Donc il a été calculé que pres de 30 000 emplois pourraient être supprimés dans le petit commerce (non compensés dans les grandes surfaces qui aménagent leurs temps partiels...)
Ensuite, bravo pour le côté social : cela revient à remplacer la civilisation du loisir par la civilisation du chariot !
Les commerçants du Marais, regroupés en association, fraudent la loi commune de la concurrence depuis de nombreuses années.
Si les quartiers voisins, puis tous les autres du même genre, ouvraient, bien sûr leur chiffre d’affaires baisserait.
Certes ils “ animent ” le quartier, assez riche, mais cette animation est surtout le fait des habitués, venus en curieux ou en famille et qui se promènent peut-être davantage par intérêt culturel que dans le but d’acheter. Les touristes ne représentent en vérité qu’une modeste partie de la clientèle.
Ce sont toujours les mêmes qu’on voit entre 15 et 18 heures le dimanche après-midi, par beau temps. Le chiffre d’affaires est, certes, de ce fait, plus important le dimanche. Mais d’anciens commerçants se souviennent amèrement qu’avant les “ ouvertures sauvages ” du dimanche, ils vendaient davantage le samedi : aujourd’hui, leur chiffre d’affaires est réparti sur deux jours. Certains commerçants, sans salariés, se voient contraints de suivre le mouvement et d’ouvrir le dimanche contre leur gré. Eux demandent à l’inspection du travail : “ Faites respecter la loi, nous préférerions ne pas être obligés de travailler ce jour-là.
Nul ne peut se prévaloir d’une ouverture illégale le dimanche pour solliciter une dérogation.
Une fermeture ne peut être refusée que si le service rendu au public est indispensable : là, le public dispose sans problème des six jours ouvrables de la semaine pour faire ses achats.
Si l’autorisation était donnée d’ouvrir tous les commerces le dimanche, dans un premier temps, les grosses surfaces, Virgin, la Fnac et les grands magasins populaires en profiteraient. On estime que 30 000 emplois disparaîtraient dans les petits magasins, incapables de soutenir la concurrence. Des emplois seraient créés dans les grandes surfaces, à temps partiel bien sûr, orientés vers les week-ends, mais ce mouvement s’accompagnerait de diminutions d’emploi en début de semaine. Le pouvoir d’achat n’étant pas en expansion, la clientèle se répartirait, et, du côté du personnel, les grandes surfaces opéreraient alors des ajustements se traduisant par un solde négatif en emplois.
Ouvrir le dimanche crée du chômage.
Les sondages indiquent parfois que “ les gens ” sont favorables à l’ouverture des magasins le dimanche : mais les mêmes sondés précisent que, eux, “ personnellement ”, ne sont pas favorables pour travailler ce jour-là. On les comprend.
Les conséquences sont lourdes : plus de plage fixe de repos dans la semaine, des millions de salarié(e)s à contretemps les uns des autres dans les familles, des enfants encore moins entourés, des activités sociales de toutes sortes réduites (loisir, culture, sport, religion, famille...). La civilisation des loisirs recule au profit de la civilisation des chariots, des supermarchés.
Contrairement à ces discours irréfléchis qui affirment que la fermeture des magasins le dimanche est “ archaïque ”, il faut sauvegarder dans l’intérêt de la société des périodes de repos, des moments communs de rencontre. Au moins un jour par semaine. D’ailleurs, la Révolution française, avec ses “ décades ” où le repos ne se prenait qu’une fois tous les dix jours, a naturellement échoué sur ce point.
Le mieux serait d’étendre cette nécessaire et utile phase de repos et de loisir à deux jours consécutifs, par principe, sauf dérogations exceptionnelles, dans toutes les professions où cela est possible. Certes, dans la santé ou dans les transports, ou dans des secteurs de pointe utilisés “ à feu continu ”, on sait que c’est difficile, mais on doit tendre à diminuer le nombre de salariés contraints d’assurer la continuité de leur service pendant que les autres jouissent d’un repos collectif.
Quel intérêt à ouvrir les banques le dimanche ? Quel intérêt à ouvrir les commerces tous les jours ? “ Parce qu’il y a trop de bousculade le samedi ”, nous rétorquent les uns. “ Parce que je n’ai que le dimanche pour faire mes courses ”, disent les autres. Eh bien, raisonnons autrement : si la durée du travail est effectivement ramenée pour tous à 35 heures en 2 002, si on marchait vraiment vers la semaine de 4 jours, on aurait du temps supplémentaire pour les faire, ces fameuses “ courses ”. Sans ouvrir le dimanche.
En attendant, rue des Francs-Bourgeois (mais ce n’est qu’un exemple, il y en a aussi dans une dizaine d’endroits significatifs au cœur de Paris... et en province), les “ ouvertures sauvages ” se poursuivent : ceux-là veulent créer un fait accompli, et en violant la loi républicaine, la faire évoluer de force. Ils en appellent à la “ liberté du travail ”, contre les “ cons ”, les “ inspecteurs gestapistes ”, les “ juges répressifs ”, les “ lois archaïques qui remontent au début du siècle ” et “ n’en ont plus rien à faire à la veille du XXIe siècle ”.
Un lobby s’est créé pour “ l’ouverture le dimanche ”, d’ailleurs surtout constitué de dirigeants de grandes et moyennes surfaces.
Et les salariés ? Rue des Francs-Bourgeois comme ailleurs, ils n’ont pas droit au chapitre. On les associe de fait sans leur demander leur avis, on répond à leur place qu’ils sont “ contents ” - et ils ont intérêt à l’être. D’ailleurs le "volontariat" d’un salarié, le Conseil d’état, l’a dit, ne saurait constituer un motif de dérogation au repos dominical. Ce sont en majorité des vendeuses jeunes, sans charge de famille. Elles n’ont pas de majoration de salaire ce jour-là puisque la convention collective ne le prévoit pas, et pour cause... l’article L 221-5 interdit de faire travailler des salariés le dimanche. Elles sont à temps partiel souvent. Leur travail est parfois un revenu d’appoint, temporaire, ou au contraire indispensable qu’elles acceptent faute de mieux... “ Ne vaut-il pas mieux travailler le dimanche que de pointer à l’ANPE ? ” serine régulièrement dans les médias, un des employeurs satisfait de son “ argument ”. À l’entendre, il vaut mieux travailler de nuit, 12 heures, sans sécurité ni hygiène, plutôt que d’être au chômage. Bientôt il vaudra mieux travailler en dessous du SMIC que ne pas travailler du tout, etc.
Ces vendeuses sont donc embringuées par leurs patrons dans le “ grand combat ” de l’ouverture du dimanche. Les patrons ont eux-mêmes essayé de tenir parfois leurs boutiques. N’étant pas salariés, ils en ont le droit, dans l’habillement (pas dans la chaussure ni la mercerie où des décrets préfectoraux spécifiques les en empêchent) en se faisant aider par leurs ascendants et descendants directs. Ils ne tiennent pas longtemps, c’est trop dur pour eux de travailler tous les dimanches. Alors ils reprennent vite le combat pour que... les salariés travaillent à leur place.
Les associations de petits commerçants demeurent pourtant majoritairement hostiles, de même que les syndicats, au travail dominical. Sur environ 700 000 commerces, certains chiffres indiquent qu’il y aurait 22 000 ouvertures. 20 % travaillent irrégulièrement au moins un dimanche par an... jusqu’à 5 dimanches dans certains commerces... Et il n’y en a que 5 % “seulement” qui travaillent régulièrement les dimanches : commerce (certains..) hôpitaux, transports, audiovisuel, spectacles, et industries à “feu continu”.
 
Gérard Filoche



En guise de conclusion, ce témoignage d'une caissière de supermarché :

Je suis caissiere dans un supermarche et le volontariat n'exite pas, on vous fait payer votre refus de travailler le dimanche : horaires décalés ,dates de vacances refusées. Les clients du dimanche ne consomment pas, il se promenent . Les problemes avec les jeunes ne se règleront pas si les mères sont au travail les jours où les gamins n’ont pas école et les reunions de familles deja éclatées par la vie se feront quand ?


Il n'y a rien à ajouter à tant de bon sens.......Jusqu'où vont-ils aller ?


Dernière minute : Selon un sondage, 56% des consommateurs sont pour l'ouverture des magasins le dimanche mais dans le même temps 75% des consommateurs ne souhaiteraient pas travailler le dimanche.
Conclusion : le "tout pour ma gueule" triomphe, il y a un grand nombre d'enc.... à rééduquer.
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24 juillet 2007 2 24 /07 /juillet /2007 01:23
23-06-06-sarkozy.jpg
Au-dela de certains désaccords, le texte suivant me semble être un bon exemple de démontage de la crasse bêtise et du populisme sarkozyste. D'où sa publication.






Comment la nouvelle « dame de fer » du l’UMP-MEDEF mène son combat patronal aux cris de « à bas la lutte de classe » (ouvrière)


Ministre de l’Economie et des Finances, figure de Businesseurope, candidate présumée au rôle de « Dame de fer » française, Madame Christine Lagarde a lu ce 10 juillet un véritable Manifeste du parti patronal devant des députés UMP enthousiastes. Elle y dénonce avec virulence le « Droit à la paresse » du socialiste Paul Lafargue (1880) et la « lutte des classes » de Marx ; elle y fustige les chômeurs et autres « assistés » et elle termine par des propos qui se veulent assassins contre les intellectuels français et contre… l’activité même de penser !

Ce brûlot réactionnaire vise à justifier la stratégie sarkozyste de « rupture » qui va se traduire pêle-mêle dès cet été par la casse du droit de grève, par la franchise sur les remboursements médicaux, la mise en concurrence des universités, la suppression de 30 000 postes dans la fonction publique (dont 17 000 dans l’enseignement public !), la vente à la criée du capital public de France Telecom, la privatisation accélérée de GdF et d’EDF, la libéralisation des activités postales, le feu vert donné aux actionnaires de Danone pour vendre aux fonds de pension ce fleuron de l’agroalimentaire français, par de nouvelles attaques contre le code du travail, par la création d’une garde prétorienne (fusion du GIGN et de la garde présidentielle !) et, cerise sur le gâteau de cette revanche sur 89, 36, 45 et 68, par le lancement de la constitution européenne bis rédigée par Merkel et contresignée par son féal Sarkozy au mépris du 29 mai 2005.

Face à ces attaques antisociales et antinationales d’une brutalité sans égal depuis 39/40, les intellectuels marxistes, -qu’ils soient de formation universitaire et/ou de formation militante-, se doivent de mettre en pratique la devise de Georges Politzer, ce professeur de philosophie communiste qui releva le drapeau des Lumières et de la Pensée en 1940, et qui fut pour cela livré aux bourreaux nazis par le gouvernement « français » de capitulation nationale : « l’esprit critique, l’indépendance intellectuelle ne consistent pas à céder à la réaction, mais à ne pas lui céder », écrivait alors Politzer.

1°) Le « Droit à la paresse » : strictement réservé aux richards du « Fouquet’s » !
Commençons par l’attaque grossière lancée par C. Lagarde contre le spirituel pamphlet de Paul Lafargue « le droit à la paresse ».

Ignorant pudiquement le contexte historique de ce pamphlet, celui d’une lutte ouvrière incroyablement dangereuse pour la journée de 8 heures à une époque où les paresseux ancêtres patronaux de Lagarde tuaient leurs ouvriers au travail et SE réservaient le droit à l’oisiveté (il n’est que de relire la « Recherche du temps perdu » pour voir comment meublait son temps l’aristocratie rentière de la « Belle époque »), Lagarde accuse la gauche d’avoir « considéré le travail comme une servitude ». « Le » travail, vraiment ? Ou le travail de l’esclave (servile par définition !), le travail du serf (sur lequel les De Villepin, De Robien, De Panafieu, Sarkozy de Nagy-Bocsa, et autres dynastes ont construit leur pouvoir et leur richesse), ou encore le travail exploité, humilié, aliéné, méprisé, du prolétaire en régime capitaliste? Car, honorable laudatrice du « travail libérateur » pour les autres, il était évidemment « émancipateur » pour les gosses du nord d’ « aller al’carbon » au lieu d’aller à l’école ; il était « libérateur » pour les fileuses de Roubaix de finir leur jeunesse aveugles tant elles avaient accumulé de coton dans les yeux ; combien triste en comparaison était la vie des maîtres de la Forge, fondateurs de la dynastie Seillères-de Wendel, ou celle des actionnaires du textile qui passaient (déjà !) leur précieux temps à spéculer, à tondre la laine des « emprunts russes », à « faire bombance » (pour parler comme Lagarde !) sur le dos des moujiks, pour mieux « fainéanter » de Biarritz au Touquet !

Au demeurant, Mme Lagarde caricature grossièrement la pensée de Lafargue, introducteur du marxisme en France. Même si Lafargue mord souvent le trait en accusant « le travail » en général (c’est la loi de ce genre littéraire qu’on nomme « pamphlet » que de pratiquer l’hyperbole et la caricature), il était bien placé pour savoir que Marx n’a jamais stupidement proposé de célébrer unilatéralement le travail soit comme « libérateur » soit comme « aliénant ». Dans son principe, le travail est potentiellement libérateur puisque « l’homme se distingue des animaux en produisant ses moyens d’existence » (L’Idéologie allemande), en développant la technique, qui lui permet de maîtriser la nature et de satisfaire ses besoins tout en construisant la culture et la société. Mais dans les faits, le travail exploité est une malédiction pour les travailleurs, ravalés plus bas que la bête de somme par l’avidité des classes exploiteuses qui ne font jamais l’éloge du « travail manuel », si « sain », si « hygiénique »-, que pour exploiter les travailleurs jusqu’à l’extrême limite. Et c’est encore vrai de nos jours, malgré les progrès techniques et sociaux que les prolétaires ont arrachés aux patrons par la grève, puisque les ouvriers (que l’on presse de « travailler plus pour gagner plus ») meurent en moyenne dix à quinze ans plus tôt que les Copé, Lagarde et autres fils et filles à papa qui n’ont jamais coiffé un casque de chantier que pour aller piper des voix le temps d’une élection !

La réalité, c’est que pour Marx, le socialisme, puis le communisme permettront au travail de déployer tout son potentiel libérateur parce que les salariés, devenus des « producteurs associés », travailleront enfin pour eux-mêmes au lieu d’œuvrer pour leurs exploiteurs, parce qu’ils organiseront la production de manière démocratique et planifiée en fonction des besoins sociaux (au lieu d’œuvrer à l’aveugle pour le profit de quelques-uns dans un climat permanent de guerre de tous contre tous). Et aussi parce que le travail lui-même, libéré de l’exploitation mais aussi de la division sociale et technique qui le parcellise à l’extrême (opposition du travail manuel et du travail intellectuel, enfermement dans des tâches répétitives et ennuyeuses…) cessera alors d’être ce qu’il est pour des millions de gens : une corvée indispensable pour vivre ou plutôt pour survivre, en devenant le « premier besoin » humain, comme il l’est déjà dans les professions où les travailleurs peuvent donner libre cours à leur esprit d’initiative. Pour cela, encore faut-il que les moyens de production et d’échange, accaparés par ces « assistés professionnels » que sont les PARASITES du capital financier, deviennent la propriété de toute la société, à l’inverse de ce que fait la ci-devant Lagarde en menaçant de vendre EDF aux frelons de Suez et de Powéo ! Alors oui, l’ « esprit d’entreprise », aujourd’hui accaparé dans les mots par le patronat (qui a plongé notre pays dans le marasme à force de spéculer et de désindustrialiser le pays, au lieu d’investir et d’entreprendre !), deviendra « la chose du monde la mieux partagée » parce que chacun y aura objectivement intérêt.

Pourtant, même libéré de l’exploitation capitaliste, le travail n’est pas la fin dernière de l’humanité comme l’a jadis démontré le fondateur de l’économie politique, qui n’était pas Marx mais Aristote, à côté duquel Mme Lagarde fait figure de naine de la pensée.. Car une activité n’est un travail que lorsqu’elle vise autre chose qu’elle-même ; à moins de perversion particulière, personne n’a jamais cassé de cailloux pour le plaisir, mais pour chausser les routes. Le travail procède du fait que l’homme, être vivant qui ne peut compter sur la Providence pour que les cailles tombent rôties dans sa bouche, doit aménager la nature pour satisfaire ses besoins. Mais en améliorant ses techniques, en consolidant ses connaissances scientifiques (« on ne commande à la nature qu’en lui obéissant », disait F. Bacon), l’homme satisfait mieux et à meilleur compte ses besoins. Et il dégage du temps pour une activité vraiment libre : amour, amitié, recherche scientifique désintéressée, plaisirs corporels (ah la « bombance » que semble détester, -pour la forme, on l’espère pour elle-, Mme Lagarde !), philosophie (mon Dieu, quelle horreur !), art, activité politique, spiritualité…).

Bien sûr tout cela serait perdu pour la « valeur » que vous respectez le plus, Madame, et qui n’est pas la « valeur travail » mais le sacro-saint Profit privé ! Mais rassurez-vous, « l’oisiveté » est loin d’être mère de tous les vices. Déjà dans l’Antiquité, sans ces grands « oisifs » que furent Platon, Euclide, Aristote, Archimède, Diophante, jamais les maths, jamais la démonstration et l’astronomie, fondements de toute la « modernité », n’auraient décollé, puisqu’elles furent inventées non pour des fins utilitaires, encore moins pour gagner de l’argent, mais « pour le plaisir » et par amour de la vérité (difficile à comprendre quand on sort d’HEC, pas vrai ?). Mais il ne faut pas espérer beaucoup de bonne foi en la matière de la part des gouvernants « pragmatiques » qui se succèdent depuis des décennies et qui n’ont de cesse de tailler dans les crédits de la Recherche fondamentale et de l’Ecole (« scholè » veut dire « loisir » en grec ancien, c’est l’équivalent du mot latin « otium », dont le contraire se dit « négotium » et a donné « négoce »…).

Et quand le loisir cultivé, tout aussi opposé au travail exploité qu’aux abrutissants « loisirs » aliénés proposés par Télé-Bouygues et Eurodisney, deviendra le lot commun de l’humanité, la productivité du travail ne baissera pas, elle sera au contraire démultipliée puisque toute la société contribuera directement ou indirectement à la maîtrise consciente de la nature et de l’histoire. C’est ce que dit la phrase mystérieuse de cet individualiste conséquent qu’était Marx, quand il définit le communisme comme la société dans laquelle « le développement de chacun sera la clé du développement de tous ».

Bref, le marxisme n’oppose pas plus « le » travail « au » loisir qu’il n’oppose « l’individu » au « collectif » ; au contraire le marxisme associe le travail exploité au loisir aliéné, qui en est le supplément réparateur et l’opium compensatoire. Symétriquement, Marx associe le travail libre des « producteurs associés », collectivement devenus maîtres des entreprises et de l’administration publique, au loisir créateur d’individus multilatéralement développés, se donnant les moyens éducatifs et culturels de diriger collectivement la société et l’économie, de créer des œuvres d’art, de réinventer l’amour, d’échanger des pensées construites pour chercher ensemble la vérité, bref de construire l’histoire et LEUR histoire en se passant à jamais des Sarko, Lagarde et autre Bernard Arnault.

Et Marx ne se contente pas d’unir « en pensée » ce que Mme Lagarde oppose stérilement dans le but d’opposer inhumainement « celui qui se lève tôt » à celui « pour lequel tous les jours sont dimanche » (heureux chômeurs, érèmistes et autres retraités qui vous gavez d’ortolans et partez chaque week-end sur un yacht à Malte avec votre ami Bolloré !) ? A moins que cette criminalisation proprement fasciste des exclus ne désigne les enfants, si lamentablement entêtés à aller longtemps à l’école au lieu de partir en apprentis-sage pour trois francs six sous, ou les malades, qui « s’écoutent » au lieu d’aller travailler avec la fièvre, ou plus généralement ces fainéants de travailleurs gaulois qui refusent de trimer jusqu’à cent ans comme le font certains de leurs homologues aux « States » !) Que vous êtes humaine, ouverte et compatissante, Mme Lagarde, pour ceux et celles que votre impitoyable système capitaliste prive de travail à coups de délocalisations et de « dégraissages », que vous êtes aimantes envers les retraités qui se sont payés leur retraites en cotisant toute leur vie ! Marx, qui n’est pas idéaliste mais matérialiste, indique le chemin pour associer, non pas à l’occasion d’une anodine dissertation de philosophie scolaire, mais DANS LA VIE, le travailleur actif à son homologue retraité, à l’étudiant en formation, au salarié privé d’emploi, tous membres de la même classe exploitée, quand il écrit avec Engels « prolétaires de tous les pays, unissez-vous » ! Unissez-vous contre les Seilleres, Parisot, Rothschild et autres capitalistes qui ont tout intérêt à appeler « valeur travail » l’exploitation capitalist forcenée, le culte abject du profit-Dieu et la très passéiste revanche patronale sur l’été 36 (congés payés, quarante heures) et sur le printemps 68 !

Et bien sûr cela se nomme… la « lutte des classes ».

2°) Lagarde, exorciste du combat de classe ouvrier, mais grande prêtresse de la guerre civile patronale !
Ne s’arrêtant pas en si bon chemin, Mme Lagarde s’en prend avec virulence à la « lutte des classes qui « n’est plus d’aucune utilité pour comprendre notre société ». Ah ce marxisme, ce communisme, si « morts » et si « périmés » qu’il faut sans cesse les tuer, le re-tuer et les re-re-tuer dans chaque publication universitaire de prestige, dans chaque chronique matinale de France Inter, dans chaque discours ministériel… Ainsi donc Mme Lagarde, il n’y a plus, il n’y aura de lutte entre les « riches » et les « pauvres » en France ? Il n’y a pas d’un côté des gens, à Neuilly par exemple, ou à Monte-Carlo, qui achètent et revendent chaque semaine des appartements que des maçons, qui en construisent tous les jours, ne pourraient même pas louer une semaine en y mettant les économies d’une vie. Il n’y a pas des gens qui « vivent » avec le SMIC ou le RMI sans jamais aller au ciné, sans connaître le restau, sans jamais partir en vacances, tout en se levant tôt chaque matin, comme ces sept millions de travailleurs pauvres récemment répertoriés par un livre qui n’a rien de « marxiste » ? Il n’y a pas des centaines de milliers de gens qui travaillent dur et qui dorment dehors, alors que la spéculation immobilière fait florès ? Il n’y a pas eu DEUX France lors du référendum de 1992 sur Maastricht et lors du référendum du 29 mai 2005, lorsque Neuilly a massivement voté Oui et que le Pas-de-Calais ouvrier a massivement voté Non ? Il n’y a pas eu DEUX France au printemps 2006, quand les étudiants d’origine modeste ont levé le drapeau de la révolte contre le Contrat Patronal d’Esclavage, vite appuyés par des millions d’ouvriers, d’employés, d’enseignants en voie de prolétarisation, de chômeurs… pendant que la France d’en haut, Le Pen et De Villiers en tête, appelait à REPRIMER ces fainéants qui bloquaient les facs, les routes et les lycées en mettant en place ces odieux procédés d’un autre temps, les piquets de grève interdisant aux briseurs de grève d’entrer sur les campus ?

Mais votre indignation contre cette « vieillerie » de la lutte des classes est franchement comique, Mme la ministresse tout droit sortie des conseils d’administration du CAC 40 ! Car que faites-vous au juste dans votre ministère ? Pour payer les énormes cadeaux fiscaux consentis aux contribuables les plus riches, ces « banquiers et hommes d’affaires français » qui ont quitté la France pour ne pas payer leurs impôts, pour financer les « boucliers fiscaux » et la mise en extinction de l’impôt de solidarité sur la fortune, vous allez

-supprimer dix-sept mille postes d’enseignants (17000, pas de faute de frappe !), et autant de postes dans la fonction publique (des infirmières, des sapeurs-pompiers, des éducateurs de rue, des assistantes sociales…) qui jusqu’à preuve du contraire, sont des travailleurs salariés et sont au service des Français les moins fortunés qui ne peuvent se payer dans le privé des services équivalents.

-instaurer une franchise médicale qui obligera prochainement un retraité modeste à PAYER chaque fois qu’il devra, pour soigner ses vieux jours et non pour s’amuser le dimanche, aller chez le généraliste, puis chez le spécialiste, puis chez le pharmacien, puis peut-être à l’hôpital ;

-casser le droit de grève des salariés et des étudiants, le tout (hypocrite !) au nom du « service minimum »… alors que le grand patronat et les milliardaires disposent d’un droit de grève SANS LIMITE puis-qu’ils peuvent délocaliser à leur guise si les ouvriers français veulent conserver leurs pauvres droits, et puisque, au lieu de prendre des mesures contre les MAUVAIS CITOYENS qui fuient la France pour planquer leur magot accumulé sur le dos des salariés, filent à Londres ou à Monaco, vous les suppliez à deux genoux : « revenez, la France ce n’est pas le purgatoire et nous avons besoin de vous ». Votre politique, Mme Lagarde, c’est tout pour les riches, les arrogants, les puissants, ceux qui méprisent la France et ne parlent déjà plus qu’anglais entre eux, et c’est peau de balle pour les prolos (travaillez plus pour que les patrons et les ministres puissent dégraisser davantage !), c’est mort aux agents du service public (ces « paresseux » qui éduquent, soignent, réparent des lignes électriques, retapent des voies ferrées, trient des lettres… mais vous ne savez pas, Mme Lagarde, ce que c’est que le vrai travail qui est pour vous, quoique vous en disiez, une pensée et non une réalité vécue !), c’est mort aux érèmistes, ces « assistés », c’est retraite de plus en plus chiche et de plus en plus tardive pour les vieux travailleurs, c’est répression impitoyable pour les jeunes manifestants anti-CPE condamnés sans pitié à de la taule à18 ans pendant que Mme Sarkozy dispose d’une « carte bleue » pour se goberger aux frais du contribuable !

Bref, au moment où vous niez la lutte de classes, vous la MENEZ, car la lutte de classes, ce n’est pas seulement comme le croient les petits historiens qui n’ont pas lu Marx et les micro-philosophes qui condamnent ce géant sans l’avoir lu, la lutte des exploités contre les exploiteurs : ça, c’est ce qui se voit dans les trop rares périodes de l’histoire où les exploités se dressent contre leurs maîtres et disent « ça suffit » ! Mais le reste du temps, ce n’est pas Spartacus qui se lève contre Crassus, ce sont les exploiteurs qui mènent la lutte, à chaque minute sur la chaîne de l’usine ou sur le mirador installé en haut du chantier pour gagner une part de plus-value supplémentaire sur le temps et la santé de l’ouvrier, de l’employé, du camionneur et de plus en plus, sur le dos du prof, de l’infirmière, et aussi de tant de petits « patrons », salariés inconscients des banques qui possèdent de fait leurs moyens de production : oui, Mme Lagarde, la lutte des classes, vous la menez sans pitié en cassant sous le nom de « rupture », non seulement les acquis de 68 (droit syndical, augmentation du pouvoir d’achat sans augmentation du temps de travail), 45 (nationalisation d’EDF et de Renault, statuts et conventions collectives, Sécu, retraites par répartition, ordonnances progressistes sur la justice des mineurs…), 36 (congés payés, réduction du temps de travail hebdo, augmentations de salaires, prix agricoles garantis…), mais aussi sur les principes républicains de la Révolution bourgeoise démocratique de 89/94 (République une et indivisible détruite par la « décentralisation », laïcité institutionnelle cédant devant les communautarismes, souveraineté nationale sapée par l’intégration euro-capitaliste, souveraineté populaire moquée par le contournement du 29 mai 2005, séparation des pouvoirs législatif, judiciaire et exécutif piétinée par l’omniprésent Sarkozy…).

La seule différence entre vous et Marx, c’est que vous, représentante du grand capital, vous devez dissimuler votre combat de classe, vous devez attaquer les CONCEPTS permettant de la penser, parce que l’aveu public que vous menez la guerre sociale, et potentiellement la « guerre civile » contre les salariés (J. Marseille va jusqu’à en faire l’éloge !), conduirait des millions de Français inconscients qui votent suicidairement pour Sarkozy de Nagy Bocsa, se dresseraient alors contre vous pour vous chasser du pouvoir et mettre enfin en place une démocratie populaire, fondée sur les intérêts de la majorité travailleuse et mettant hors d’état de nuire des parasites qui dirigent notre économie à la dérive. Alors que nous, représentants des travailleurs salariés, nous pouvons faire ce que nous disons et dire ce que nous faisons : nous n’inventons pas la lutte des classes car celle-ci n’a rien d’une « idéologie » (c’est la « collaboration des classes », le prétendu « dialogue social » entre exploiteurs et exploités, qui est un artifice idéologique : n’importe quel salarié de base est à même de constater que lorsque les syndicats se référaient à la lutte des classes, les travailleurs gagnaient, alors que le prétendu dialogue social n’est là que pour couvrir des RECULS sociaux), elle est un fait qui résulte de la nature contradictoire des rapports capitalistes de production qui opposent les intérêts des salariés, surexploités quand ils travaillent, exclus quand il y a crise, à ceux des actionnaires capitalistes, qui gagnent à tous les coups, qu’ils surexploitent les salariés ou qu’ils « revalorisent » leurs actions en licenciant massivement !

Vous êtes même, Madame Lagarde, plus « accro » ou « addicte » que nous, marxistes, à la lutte des classes; nous, marxistes, nous menons la lutte des classes pour une société sans classes puisque la victoire du prolétariat (dans toute la rigueur de ce mot : ceux qui produisent de la plus value en vendant leur force de travail, qu’ils soient « manuels » ou « intellectuels ») ne sera complète que si les conditions de l’exploitation et de la reconstitu-tion des classes sont définitivement extirpées, bref, si la lutte des classes aboutit à cette société sans classes que Marx nommait le communisme. Une société, soit dit en passant, où l’individu pourra pleinement exister sans être « classé », alors qu’aujourd’hui l’individu n’est le plus souvent que le masque porté par les déterminismes sociaux , qui se présentent à la conscience mystifiée de chacun comme le résultat des « choix » desdits individus ! Alors qu’à l’inverse, le parti des maîtres, dont Mme Lagarde incarne naïvement la pensée de toujours, mène la lutte des classes pour maintenir les classes, donc la lutte des classes (il est aberrant de parler d’égalité républicaine entre les riches et les pauvres puisque l’idée d’égalité entre hommes de classes différentes est une contradiction dans les termes !).

Mais il arrive pourtant à Mme Lagarde ce qui arrive aux Inquisiteurs qui venaient de contraindre Galilée à abjurer la nouvelle astronomie ; ceux-ci, dit-on, entendirent le savant florentin leur murmurer « et pourtant elle tourne » une fois achevée la sinistre cérémonie ! La lutte des classes étant un fait, Mme Lagarde, vous ne pouvez pas la nier, seulement la dénier en paroles : la déformer, la dévoyer, la travestir en fonction de votre objectif : démoraliser la classe laborieuse, la diviser, faciliter la « rupture tranquille » c’est-à-dire l’impossible destruction sans opposition de ce que la réaction appelle le modèle (sic) social-républicain français. Aussi tout votre discours est-il conçu pour diviser les salariés : entre ceux du public et ceux du privé, ceux qui ont un emploi et les bienheureux chômeurs pour lesquels « c’est tous les jours dimanche », les travailleurs manuels et les intellectuels : quand la belette et le petit lapin se disputent, le chat les mange l’un après l’autre : d’abord, prendre appui en apparence sur les travailleurs manuels du privé et sur les retraités abreuvés de discours sécuritaire pour casser les chômeurs, les étudiants et les fonctionnaires ; ensuite le tour des retraités (gare aux pensions de retraite et de réversion !) et des ouvriers du privé, quand le droit de grève des catégories les plus syndiquées (enseignants, cheminots, traminots, électriciens…) sera réduit à néant. Bref, au moment même où Lagarde nie la lutte des classes, elle mène une manœuvre de grand style, celle du populisme, qui consiste à prendre appui sur le « petit peuple », non pour combattre les classes capitalistes, mais pour détruire les acquis des travailleurs les plus syndiqués… avant d’écraser l’ensemble de la classe !

3°) A bas l’intelligence, vive le profit-roi !

Très logiquement, ce festival cynique d’aphorismes lagardiens, aboutit à ce que Platon appelait jadis la « misologie », la haine de la pensée. « La France, a-t-elle regretté, est un pays qui pense ; j’aimerais vous dire, assez pensé maintenant, retroussons nos manches ». Si Mme Lagarde avait de la culture, on pourrait penser qu’elle cite ironiquement Maurice Thorez et son fameux appel de Waziers (45) appelant les mineurs à « retrousser les marches » et à produire le charbon dont la France exsangue avait besoin pour se reconstruire. Mais la comparaison serait mal venue : le même Thorez était alors ministre d’Etat au titre du PCF, le grand parti ouvrier sorti auréolé de son rôle central dans la Résistance armée ; en un an, Thorez mit en place le statut du mineur (garantie de l’emploi, logement et médecin gratuit…) et celui de la fonction publique, pendant que son collègue communiste A. Croizat instituait la Sécu, les comités d’entreprise, les retraites par répartition, les conventions collectives et que le ministre PCF Marcel Paul nationalisait EDF) ; alors cela avait du sens pour les salariés de « retrousser les manches » car le but n’était pas d’enrichir un patronat avide (même si au final les classes dominantes réussirent à pervertir certains acquis et à chasser les ministres communistes sur injonction des USA) ; et jamais Thorez ne s’est permis d’inviter les ouvriers à cesser de « penser » pour « retrousser les manches », il faisait au contraire appel à leur conscience politique pour les appeler à produire. Aujourd’hui, quand un enseignant fera des heures sup, il permettra au ministre de supprimer les postes au CAPES pour les jeunes tentés d’enseigner et ce faisant il « plombera » les comptes de la sécu, il aggravera les déficits des caisses de retraite et il préparera son propre déclassement ; quand un électricien accroîtra sa productivité, il renchérira l’action EDF et augmentera les risques de voir Mme Lagarde précipiter la privatisation de la grande entreprise publique avec, en perspective, la casse des acquis sociaux et du statut des agents EDF, etc… Travailler plus pour dégraisser plus, voilà la perspective tracée par Sarkozy au nom d’un « patriotisme » de pacotille !

Mais surtout, on notera l’attaque incroyable de Mme Lagarde contre la « pensée » (doublée d’une inévitable « vacherie » patronale contre la France « qui pense », car ces gens-là n’ont jamais de mots assez durs contre leur pays, historiquement classé « rebelle » et « mouton noir »). De même le gourou de Mme Lagarde a-t-il sciemment « pipolisé » sa première entrevue télévisée en tant que chef de l’Etat, en l’agrémentant d’attaques contre la pensée, l’intelligence et la théorie (« je ne suis pas un intellectuel », « je ne suis pas un théoricien », « je veux du concret », etc.). Cette horreur de la raison, du concept, de la philosophie et de la pensée est aussi vieille que le règne arrogant de la Bêtise et que la Force : c’est l’attitude misologique du sophiste Calliclès attaquant Socrate au nom de l’aristocratie, celle de la monarchie absolue faisant brûler le Contrat social en place de Grève, celle de Napoléon 1er fustigeant les « idéologues » qui osaient lui résister, celle de Vichy dénigrant les « penseurs de la décadence »… et du Front populaire, etc. Déjà dans ses « Misérables », Victor Hugo avait ridiculisé la réaction du 19ème siècle qui maudissait les philosophes des Lumières, instigateurs de la Révolution : « je suis tombé par terre, chante ironiquement Gavroche, c’est la faute à Voltaire / Le nez dans le ruisseau, c’est la faute à Rousseau ! ». De son côté, Politzer dénonçait en 39 l’obscurantisme de la réaction fasciste, celui des franquistes étranglant la République espagnole au cri de « A bas l’intelligence, vive la mort », celle de Goebbels adoptant le slogan « quand j’entends parler de culture, je sors mon revolver », celui du nazi Rosenberg venant dénoncer au Palais Bourbon en 40, devant un autre parlement serf, les « 89 et le Discours de la Méthode !

Car toujours la réaction a redouté plus que tout l’alliance des intellectuels progressistes et des classes populaires, ce « ticket » révolutionnaire gagnant qui associe le prolétariat à la pensée scientifique. Contrairement à la bourgeoisie progressiste des Lumières, la grande bourgeoisie conservatrice s’est référée au fade pragmatisme, qui érige en critère moral unique le « succès », frauduleusement assimilée à la richesse et au pouvoir. Mme Lagarde se plie à l’exercice en amalgamant en douce, sans aucun souci de démonstration (et pour cause : en quoi Mme Bettencourt, l’actionnaire majoritaire de l’Oréal qui perçoit chaque jour des dizaines de millions d’euros sans avoir aucune activité industrielle « travaille-t-elle pour « mériter » son succès ? Elle n’a eu, pour être richissime, qu’ « à se donner la peine de naître » comme eût dit Figaro, avant que ce nom ne désigne le Privilège de naissance fait journal), l’argent et le capital : « on ne peut pas d’un côté encourager le travail, prétend notre grande « travailleuse », et de l’autre surtaxer l’argent gagné », s’exclame-t-elle en toute mauvaise foi, comme si la rente d’un milliardaire capitaliste était accrue par SON travail !

Cette attaque contre la pensée ne doit pas être sous-estimée : elle signifie que l’Union Maastrichtienne Patronale en veut à mort à la « gauche » qui s’est historiquement construite en France, successivement autour des Lumières, d’Hugo, de Jaurès, puis du PCF (naguère le parti d’Aragon, d’Eluard, Langevin, Wallon, Joliot, Picasso…) comme un bloc historique cimentant le mouvement ouvrier à l’intelligence scientifique, notamment sur la grande question de la laïcité. « Construire une école, c’est fermer une prison » déclarait Hugo. Rien d’étonnant à ce que Sarkoléon le Petit, dont l’idéologue en chef J. Marseille admire Badinguet et méprise Hugo, ait adopté le slogan opposé : « supprimons des postes d’instits et de profs, recrutons des CRS et des matons » !

En cela, M. Sarkozy de Nagy-Bocsa, Mme Lagarde (qui n’ont pas dû souvent manier la faucille ou le marteau) sont évidemment d’une mauvaise foi extravagante. C’est en effet Sarkozy dont le Monde nous apprenait il y a peu qu’il faisait référence au philosophe marxiste ( !) Antonio Gramsci pour penser la nouvelle hégémonie culturelle en voie de constitution autour de l’UMP.

Au demeurant, Descartes le faisait remarquer narquoisement : « s’il faut philosopher, alors il faut philosopher ; mais s’il ne faut pas philosopher, il faut encore philosopher ». Car la pensée qu’il ne faut pas penser, pour être contradictoire et proprement folle, est encore une pensée et se moquer de la philosophie, c’est encore philosopher ; mais c’est philosopher mal, absurdement, c’est laisser le système économique « penser » à notre place car au lieu des pensées réfléchies que nous devrions avoir, c’est laisser régner des pensées frustres, non construites, qui sont spontanément celles de la domination sociale et économique. Que les grands bourgeois tirent avantage de cette misologie, c’est l’affaire de ces milieux que Visconti appelait non sans raison les « Damnés ». Mais que les gens du peuple adhèrent à ce discours misologique en entrant dans la démagogie anti-intellectuelle de Sarko, c’est proprement suicidaire pour leur classe. Au contraire des classes dominantes qui n’ont pas nécessairement besoin de penser leur situation de classe pour orienter leurs luttes (l’instinct de classe suffit, de « l’honneur » du noble moyenâgeux à l’avidité bornée du boursicoteur), la classe dominée a besoin d’y voir clair, elle a besoin de la raison, de la théorie, du concept, de la science, de la philosophie, pour s’orienter et défendre ses intérêts. Ce droit à la théorie, à la pensée, à l’école, il lui faut sans cesse l’affirmer et le reconquérir puisque tout est fait pour obscurcir sa vue et que la société bourgeoise met mille entraves à l’accès du peuple à la haute culture artistiques, scientifique et philosophique !

On mesure au passage l’écrasante responsabilité des intellectuels anciennement marxistes du PCF qui ont renié l’idée d’un parti ouvrier d’avant-garde, organisant son intervention pratique à partir d’une analyse théorique, philosophique et scientifique ; le PCF « mutant » et « moderniste » a cessé de former ses militants ouvriers et étudiants aux connaissances qui forment le socle du marxisme ; rejetant le « marxisme-léninisme » dont l’idéologie dominante lui a toujours fait grief, il a préféré exalter le « parti pris des gens » et le spontanéisme ! Cette attitude anti-théorique a détruit les digues mentales qui eussent permis de contenir la vague de populisme fascisant qui déferle sur notre pays avec le renfort du PS, lequel fuit comme d’ordinaire sous les vents mauvais de l’idéologie dominante ; sous la poussée de la « concrète » et « pragmatique » Royal, le PS semble préférer abandonner les « dogmes » socialistes vermoulus que sont l’augmentation du SMIG et la diminution du temps de travail !

Tout cela trouve un aboutissement logique dans l’attaque violente qui se prépare contre l’enseignement de la philosophie en lycée, un enseignement que nos « élites » condamnent comme franco-français (vive l’Europe où l’on enseigne partout les religions dans les lycées publics !), et qu’on voudrait réduire massivement en défigurant la classe de Terminale littéraire (recentrée sur la communication, l’argumentation et la « demande des entreprises ») et sur l’organisation de débats non problématisés ou d’une interdisciplinarité sans contenu rigoureux. Sarkozy ne pourra pas longtemps tolérer en effet un enseignement dans lequel on conceptualise, on s’efforce de démontrer, en refusant les grossières évidences du pragmatisme vulgaire. Raison de plus pour que les philosophes de profession renouent l’alliance rompue par la social-démocratie repue entre la gauche et la classe ouvrière, en commençant par ne plus censurer le marxisme dans leur enseignement !

Au final le discours de Mme Lagarde est profondément révélateur :
-de l’idéologie fascisante du pouvoir UMP : antimarxisme et anticommunisme obsédants (alors que comme chacun sait, « Marx est mort » et que le communisme est recuit), exaltation cynique de la richesse et du pouvoir, discours violemment anti-intellectuel, mépris de fer pour les exclus, haine de la France et de sa tradition universaliste et républicaine : bref, retour en force de Versailles et de Vichy sous le masque de la « modernité » !

-mais aussi de ce que devrait faire une gauche digne de ce nom, un parti vraiment communiste, des socialistes prenant au sérieux leurs références trop souvent décoratives à Jaurès, des gaullistes respectueux de l’héritage de la Résistance. Tout d’abord, cesser de fustiger Marx et Lénine, de ricaner à l’évocation du progrès, des Lumières, de la raison. Cesser de mépriser la « théorie », l’avant-garde, la lutte des idées. Cesser de préférer le clownesque R. Hue à Gramsci, J. Lang à Lafargue, Royal à Louise Michel ou à Clara Zetkin.

–mais aussi, de ce que doit faire la classe ouvrière, la classe la plus avancée politiquement, pour peu qu’elle refuse l’INSULTE pour leur classe que constitue l’adhésion de trop d’ouvriers au discours anti-intellectuel et anti-fonctionnaire de Sarkozy. Camarades ouvriers, vous méritez le meilleur : la sécurité de l’emploi, comme l’ont déjà vos collègues de la fonction publique, et l’accès aux études et à la haute culture pour vos enfants et pour vous-mêmes. Résistez aux joueurs de flûte de l’UMP qui entraînent votre pays vers la honte et le reniement sous les plis usurpés du drapeau tricolore de 1789 et de 1945 !


Georges Gastaud



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9 juillet 2007 1 09 /07 /juillet /2007 12:44
h-9-ill-917957-pecresse.jpgL'enseignement supérieur est désormais voué à subir la domination des entreprises et de leurs objectifs à court terme, et concurrentiels, au détriment de l'égalité entre les citoyens que sont les étudiants.

L’autonomie est un terme à la mode. Très cartésienne concernant la pensée, elle devient malheureusement très réactionnaire quand elle sert l’extension des lois du marché. C’est pourtant l’utilisation actuelle qui en est faite par la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Valérie Pécresse. En voulant organiser l’autonomie des universités, cette ministre trahit les principes républicains d’instruction publique, gratuite et civique. Elle revient à la vitesse TGV sur des acquis sociaux et profondément humanistes. Elle met à bas le principe républicain qui faisait qu’un étudiant pouvait se considérer égal à tous les autres, que son diplôme était valable partout en France, avec un intitulé commun, une formation commune.

Il faut dire que cette volonté de réforme de l’université ne date pas d’hier. Elle est très clairement inscrite dans les directives européennes, et prend modèle sur le système d’enseignement supérieur américain – inégalitaire s’il en est. Par ailleurs, l’actuel président de la République en est l’un des porte parole les plus convaincus.
En effet, dès son discours de Marseille du 3 septembre 2006, la volonté de valoriser et développer la mise en œuvre de la loi Faure de 1968 s’amplifiait. Mais, ô misère, seuls les partenariats avec les entreprises faisaient jusque à présent défaut. En regrettant que les universités ne soient « libres ni de recruter leurs enseignants, ni de valoriser les plus méritants, ni de procéder à des choix pédagogiques, ni de disposer de leur patrimoine, ni de diversifier leurs recettes », M. Sarkozy posait les fondements d’une destruction de l’Enseignement supérieur, plus largement du service public. D’autres prises de positions décomplexées, telle celle du 24 mars 2007, rendaient hommage à la tradition contre-révolutionnaire : « L’autonomie, je la veux aussi pour les universités, dans le recrutement des étudiants, des professeurs, dans la recherche des financements, dans les programmes, dans le droit de passer des partenariats avec les entreprises ».

Il se trouve, pourtant, que M. Sarkozy gardait alors une qualité essentielle : celle de dire la vérité. En effet, pour une meilleure « gouvernance », une largesse d’autonomie, ce n’est rien moins que le MEDEF qui disposera désormais des cartes de la scolarité. Le rapport Hetzel sur l’Université nous en précise le contenu, brut de décoffrage. L’Enseignement supérieur et la Recherche doivent se plier au tout venant : rentabilité, missions à courte-vue, sélection de salariés, professionnalisation en tutelle avec des pôles d’entreprises se faisant la concurrence. En 1997, un socialiste au nom très allègre n’aurait pas mieux fait !

Quant au terme même d’« autonomie » des universités, il faut dire, cependant, qu’il fut choisi par le conseil des présidents d’universités (CPU) durant un colloque de 2001. On s’amusa alors à la pensée pure mélangeant à la philosophie la bureautique, au droit la natation, au concept le travail du CV, à l’instruction le désoeuvrement ! Au printemps dernier, pourtant, la révolte étudiante et syndicale contre le Contrat Première Embauche aurait pu informer nos gouvernants d’une demande contre la précarité dans le travail et au sein même de l’université dotée de très faibles budgets.
Peu leur chaut! M. de Villepin en prit son parti et traita cet événement comme un prétexte pour rendre définitivement autonome ce lieu où l’on cherchera désormais à rabougrir la pensée.

Page 10, le rapport Hetzel qui est le noyau de cette réforme explique que la massification des étudiants et leur crainte de la précarité doit déboucher sur une meilleure insertion professionnelle de leur part, en lien avec les besoins des employeurs. Par transparence, les filières d’échecs doivent informer les lycées qu’elles ne conduisent à rien, sinon à l’échec. Page 37, il suggère que les masters de recherche fusionnent avec les masters professionnels grâce à des tuteurs directement venus du monde de l’entreprise qui guideront les étudiants dès la licence. Le MEDEF entre par conséquent dans l’Université… quelle que soit la filière choisie (p.41) en siégeant aussi dans les conseils d’administration (modification de l’article L. 712-3 du code de l’éducation). L’entretien d’embauche devient une formation comme une autre, de même que la rédaction de CV. Par ailleurs, page 59, la commission Hetzel préconise un marketing des universités grâce à leur autonomie préalable qui devient enfin un réel atout pour pratiquer des stratégies d’embauche.

Si la vérité est très limpide dans ce rapport autant que dans les motivations du nouveau gouvernement, il convient donc d’y ajouter cette vérité. Celle qui, en contrebande, s’inquiète d’une domination progressive des principes capitalistes sur les fondements républicains. En effet, pourront-ils toujours se dire libres ces étudiants insoumis aux critères des entreprises allant à l’Université pour s’instruire et fortifier leur raison ? Auront-ils simplement le choix de refuser la compétition du savoir-faire si chaque université autonome institue le chacun pour soi, balaie leur socle commun et divise par le portefeuille, par les entreprises partenaires ? Au Collège de France, une chaire est déjà financée par l’Oréal. Les amitiés électives du rapport Hetzel se sont engagées à cette même générosité qui fait don du service public au secteur privé…et sert les intérêts d’une élite désœuvrée.

Jérémy Mercier

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