Que font les militants de Socialisme & Souveraineté?
2) L’activité du militant sur le long terme
A Socialisme & Souveraineté, il n’y a pas et ne doit pas avoir d’adhérent qui ne fait rien, qui se contente juste d’être répertorié (ou, dans le futur, d’avoir une carte) et qui ne donne pas de nouvelles. On a vu plus haut que les adhérents fantômes seront progressivement purgés. Mais il ne suffit pas de purger.
Chaque adhérent doit se voir proposer une activité pour devenir un militant. Ces activités sont de trois natures :
Une responsabilité : c'est-à-dire une fonction d’encadrement, de suivi, de trésorerie, de communication avec le reste de la société (la presse par exemple), ce qui demande des personnes plus ou moins généralistes, capables de se consacrer régulièrement à leur activité.
Parmi les responsabilités, ou encore fonction, une doit être considérée comme très importante, qui serait la fonction de recruteur. Elle n’existe généralement pas dans d’autres partis de gauche (dans aucun à notre connaissance). Il s’agit purement et simplement de charger une personne qui serait douée pour le contact humain, la promotion des idées, la conversation, et qui aurait des objectifs de recrutement d’adhérents, de cotisants, etc… Une fois les nouveaux adhérents enregistrés, c’est aux responsables d’encadrement et de formation qu’il appartient d’en faire des militants actifs, comme on le verra plus bas.
Un projet : c’est-à-dire toute initiative qui aurait germé dans l’esprit d’un militant, et qui serait proposée aux coordinateurs nationaux, ou locaux si le mouvement se développe assez pour avoir des coordinations locales. Ce projet peut être un projet de propagande, de recherche visant à renforcer les analyses et thèses du parti, de solidarité qui ferait connaître positivement le mouvement et appliquerait son idéal, ou même un projet susceptible de rapporter de l’argent au mouvement, lui permettant de se développer. Si le militant a besoin d’aide matérielle, de l’assistance d’un autre militant, ou même d’un budget, il peut demander aux coordinateurs de les lui mettre à disposition. Les coordinateurs vont donc d’abord décider si le projet est dans la ligne du mouvement et lui est profitable (la décision devra être validée par la coordination nationale), et s’ils acceptent, concluent une sorte de « contrat » avec le militant. Ce contrat consiste en une mise à disposition de temps (le militant est autorisé à moins prendre part aux actions décidées par la coordination), de matériel, de personnes (si on trouve des volontaires), voire d’argent. Mais en échange, le militant accepte des échéances de validation de son projet, la définition d’objectifs mesurables et datés. Si les résultats, lors des évaluations, sont très en-dessous des attentes, le militant peut au minimum risquer de ne plus se voir valider un autre projet, voire l’arrêt immédiat de son projet, voire, si les pertes sont plus lourdes, de perdre ses responsabilités dans le mouvement (on accordera des moyens élevés de préférence à des militants qui ont quelque chose à perdre), ou, en cas de gros gâchis, des poursuites judiciaires (si les moyens demandés sont vraiment importants, le mouvement signe un contrat devant huissier avec le militant, définissant les cas qui peuvent entraîner des réclamations). N’importe quel adhérent qui estime qu’un projet soutenu par le parti est une gabegie pure peut demander, et obtenir s’il est soutenu par quelques autres, à ce que les évaluations du projet soient avancées.
Le but de cette notion de « projet » est d’éviter que, dans une section ou au niveau national, les initiatives soient de fait réservées aux responsables élus locaux ou nationaux. Dans d’autres partis de gauche, un nouveau militant qui proposerait un bon projet pour sa section ou le parti aurait toutes les chances d’entendre « C’est très intéressant. On y pensera. Un jour. » Ce qui fait qu’à moins d’être un responsable ou un élu, on ne peut faire que suivre, ou alors entreprendre quelque chose avec ses moyens personnels. Mais dans tel cas, quelque soit le bien que vous faîtes à l’organisation, elle n’a aucune obligation de gratitude…
Une formation : un militant qui n’a pas de responsabilités et pas de projet à faire a toujours une alternative : suivre une formation. Des camarades auront la responsabilité de prendre en charge ces camarades en leur proposant plusieurs cycles de formations au choix. Ces formations comprendront des bibliographies, des textes au format électronique, des conférences locales, et des échanges réguliers entre responsables formateurs et formés.
Le but est que toute personne qui entre dans le mouvement y gagne quelque chose, même si, pour une raison X ou Y, elle devait rendre sa carte au bout d’un an. L’entrée à Socialisme & Souveraineté ne doit jamais être un acte «de dévotion » au sens où l’on agit sans attendre un résultat concret pour les autres ou pour soi, où l’on va aux réunions comme on va assister à un prêche, et où l’on donnerait de l’argent sans savoir si ce sera plus utile que de jeter une pièce dans une fontaine. Quand on verse quelque chose à Socialisme & Souveraineté, on a quelque chose en échange : des exemplaires gratuits d’une version du journal qui serait devenue payante par exemple ; ou des formations offertes ; voire des livres, des films lorsque nous en produirons. Lorsque l’on donne son temps au mouvement, on doit au minimum repartir en ayant appris quelque chose.
Donc un adhérent de Socialisme & Souveraineté doit soit devenir un militant occupant une fonction/responsabilité, soit devenir un militant chargé d’un projet, soit être un militant en cours de formation, soit rester cotisant passif s’il refuse les offres de militantisme, soit alors rester un adhérent fantôme, mais qui sera rayé au bout d’un an.
Il faudrait également songer à un mécanisme obligeant le mouvement à proposer au minimum des formations à tous ses adhérents. Par exemple, lorsqu’un adhérent fantôme se voit notifier sa radiation des bases, qu’il puisse, s’il se réveille, se plaindre de n’avoir jamais reçu d’offres de formation, de ne pas avoir été convoqué aux congrès, réunions, etc… Pour vérifier cela, il faudra que les mails internes du mouvement soient transmis en copie conforme à une tierce personne qui pourrait faire office de témoin, sous condition de ne pas les dévoiler en toutes autres circonstances. Si l’absence de propositions et d’invitations est validée, le mouvement peut se contraindre statutairement à indemniser l’ancien adhérent en lui offrant journaux, livres, ou le remboursement de sommes versées par ladite personne au mouvement.
Cela obligerait tous les responsables locaux d’avoir une politique de suivi actif envers tous les contacts.